Que s’y joue-t-il ?
D’une manière opérationnelle, un coaching d’équipe s’appuie sur la prise de conscience et l’évolution, par les personnes accompagnées, des attitudes et comportements clés pour leur réussite et celle de leurs entités. Cela s’effectue au moyen de questionnements, d’échanges, de mises en situations, à partir de présentations réalisées par les membres, de l’analyse résolutoire de leurs expériences passées, de la clarification de leurs missions et de leurs objectifs, de l’explicitation de leurs valeurs et priorités, de la compréhension de leurs modes de fonctionnement tant individuels que collectifs, entre eux et, éventuellement avec leurs propres équipes. Bref, de l’apprentissage d’un véritable dialogue intégrant l’expression des émotions, des ressentis -à distinguer de jugements ou d’accusations tant sur soi que sur autrui- et de l’entraînement à développer la capacité de résoudre des conflits, en passant par exemple de situations de blocage à l’élaboration de consensus, construits à partir de la levée des malentendus, via de la « régulation »… Ceci nécessitera souvent la (re-)découverte, si ardue, de l’ordre d’une véritable ascèse-hygiène permanente, de « l’art du lâcher prise » ! Il peut aussi utiliser et se nourrir des métaphores tirées de situations ludiques et/ou pédagogiques, telles qu’exercices sur la communication (les inférences), la coopération (synergomètre), en indoor, ou en outdoor lors de séminaires dits « au vert ». Ce seront par exemple des réalisations communes, telles que la construction d’un « carré parfait » avec une corde ; d’un pont, véritable ou imaginaire ; le franchissement d’un mur ; le transport d’un objet symboliquement dangereux ou fragile… Voire une randonnée à thème, ou encore des activités sportives plus engagées (rafting) en faisant attention à éviter tout danger et à respecter liberté et capacités des participants. Le but de toutes ces « mises en situation » sera de leur donner l’occasion d’appréhender leur altérité, leurs différences certes mais surtout leur nécessaire complémentarité, en fonction des capacités et des intérêts de chacun… Car expérimenter ensemble est un formidable champ de développement, tant personnel que professionnel, qui plus est simplement basé sur le mode naturel privilégié de l’apprentissage humain : le jeu… C’est probablement la clé de voute de tout l’édifice ! Ensuite, les exercices seront « débriefés » avec l’aide des coachs, en toute bienveillance basée sur une écoute inconditionnelle, pour en tirer des « feed-backs » qui pourront alimenter/nourrir la suite des activités et des constructions communes, surtout une fois que les intéressés auront retrouvé leur vie professionnelle quotidienne… Car c’est alors que commencera le véritable séminaire ! Le cadre et les règles de fonctionnement communs ayant été co-élaborés (mise en place des Protections au sens AT), priorité pourra être accordée aux Permissions de l’exemplarité et de l’apprentissage permanent, avec droit à l’erreur pour tous, y compris le patron qui n’est pas chargé de tout savoir ni de tout faire tout le temps, ni en permanence de « tirer les wagons » ! Mais bien plutôt de présenter les enjeux et de solliciter ses collaborateurs par une dynamique, une politique de la main tendue et d’appel aux contributions, et de créer finalement les conditions du principe de « subsidiarité », pour que ce qui doit ou peut se faire à un niveau donné le soit effectivement, et non au niveau supérieur. C’est cet esprit qui conditionnera la croissance de l’équipe… Ce qui nous laisse entrevoir à nouveau la part cruciale de responsabilité du Dirigeant dans toute cette affaire ! En voici un exemple : « Quand on se sent bien dans une entreprise, on est efficace, on performe bien » : ces propos d’un patron, entendus à l’occasion d’une conférence sur… le narcissisme des dirigeants, illustrent bien l’un des principaux enjeux du travail dont il est ici question (au fait, jouer et travailler seraient-ils finalement compatibles, comme dans la mécanique bien huilée d’une machine où les rouages « jouent » les uns avec les autres ?). Tout ceci nous montre que les collaborateurs des entreprises, quelque soit leur niveau, s’interrogent de plus en plus sur le sens de leur contribution… Le célèbre « Donnez leur une tour à bâtir, et vous en ferez des frères » de Saint-Exupéry, semble ne plus fonctionner. Il est donc urgent de se poser la question du nouveau rapport de l’être humain de ce siècle au travail, en particulier en entreprise, lieu où pour quelques décennies encore, il passera la majeure partie de son temps… |